Réfléchir ensemble

Influx, quand la pornographie sert de prétexte à la mobilisation citoyenne

Ce jour, nous avons été particulièrement choqué.es par la publication de la Ministre Najat Vallaud-Belkacem sur sa page Facebook.

Rappelons-le, Najat Vallaud-Belkacem est ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Ancienne ministre aux Droits des femmes, elle est particulièrement « concernée » par la lutte contre le sexisme, les violences faites aux femmes et le harcèlement (voir notamment sa photo de profil Facebook).

Or, il y a près de 6h, notre ministre nous a invité à réfléchir et pour ce faire, nous posa cette question : « Êtes-vous sûrs de vouloir laisser les autres influencer votre vie ? »

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Il est certain que la première de nos réactions est « bien sûr que non » et cela notamment s’agissant de lutter contre les agissements des agresseurs d’enfants, c’est-à-dire de tous ceux qui agressent sexuellement les enfants ou concourent à leur impunité.

Pour nous faire un peu plus réagir, notre ministre nous propose donc de cliquer sur un lien Influx, vers un site : la-secte.fr, présenté comme étant interdit aux moins de 18 ans. Le jeu est alléchant et mobilise.

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L’image qui présente le site est légèrement floutée. Et, ce « X » résonne dans nos têtes tellement notre société est parasitée par la pornographie et la culture du viol. Alors, que fait-on ? Nous cliquons. Une fois arrivé sur le site, on nous propose de faire une expérience, suspens ! « L’expérience qui peut changer notre monde ».

  1. Avez vous plus de 18 ans ?
    1. non ? la page est automatiquement redirigée vers Disney
    2. oui ? ne vous engagez pas à la légère, réfléchissez avant de cliquer sur OK.
      1. vous avez cliqué sur OK puis sur « Oui, je suis sûr » —> alors bienvenue sur la page Service-Public.fr dédiée aux inscriptions sur les listes électorales.

A l’heure où le monde et notamment la France sont plus que jamais confrontés à un échec de la protection des enfants en matière de violences sexuelles, mais aussi de la protection des femmes contre ces mêmes violences,

A l’heure où la France est incapable de mettre en oeuvre avec efficacité une politique publique qui gère et protège des cyber-violences sexuelles,

A l’heure où la pornographie est devenue une industrie puissante dont les effets sur la santé sont largement inconsidérés, de même que sur la sexualité des enfants, et bien entendu sur l’accroissement des violences sexuelles que cette économie génère,

Nous sommes consterné.es de constater qu’une telle ministre puisse user d’une telle référence à la pornographie, qui n’est autre qu’un ensemble de violences sexuelles non dénoncées, non interdites et non sanctionnées, des viols tarifés et filmés de femmes et même d’enfants soumis à des actes d’une cruauté sans nom dans l’irrespect le plus totale de leur corps et de leur dignité, et tout cela pour appeler à la mobilisation citoyenne.

Enfin, nous sommes plus qu’agacé.es quant à la redirection vers le site Disney :

quoi de mieux que d’apaiser les moins de 18 ans avec des histoires stéréotypées déroulant un monde sexiste qui tire son origine de l’enfance maltraitée d’un enfant non protégé. Voir sur ce point l’ouvrage Blanche-Neige, les sept nains et… autres maltraitances : la croissance empêchée de Danielle Rapoport et Anne Roubergue-Schlumberger.

quoi de mieux que de dire à tous ces adultes en devenir, qu’ils n’ont rien à apprendre à l’école que ce qui se trouve sur ce site marchand de faux rêves et d’illusions ou alors de souhaiter les initier à ce qui les attend d’ici peu et qui a peut-être déjà commencé : le visionnage massif de films pornographiques et la déconstruction de leur humanité, de notre humanité.

 

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