La Saint-Valentin, c’est le jour des amoureux. C’est ainsi que souvent ce jour est présenté aux enfants. Alors, les amoureux, ils se font beaux, ils dînent ensemble, ils s’offrent des cadeaux.
Et si, nous parents, nous profitions de la Saint-Valentin pour parler d’amour à nos enfants. Car, parler d’amour, c’est prévenir les violences sexuelles.
Pourquoi ? Parce que parler d’amour, c’est dire je t’aime, or, pour dire je t’aime, il faut d’abord dire je m’aime.
Explications.
Lorsqu’un enfant dit je t’aime, il se donne le droit de ressentir. Il se donne le droit de ressentir au fond de lui de la joie, ce qui lui fait du bien. Il se donne le droit de ressentir de l’affection. Il ressent ainsi l’amour dans tout son corps. Il s’aime. Il est en harmonie avec lui-même. Il s’écoute. Il écoute cette petite voix qui chantonne la chanson de l’amour. Et, cela lui fait du bien. Alors, il sourit, il rit, il s’épanouit.
Prévenir les violences sexuelles chez les enfants, c’est d’abord accompagner leurs ressentis. Les aider à mettre des mots sur leurs ressentis. Les aider à exprimer un OUI ou un NON.
Alors la Saint-Valentin pourrait aider. Aider à parler de l’amour, de l’envie qui peut naître au fond de nous-même d’être en présence de quelqu’un. De ce sentiment qui fait chaud au fond de soi, qui fait des papillons dans le ventre, qui fait qu’on sourit, là, à l’intérieur.
S’autoriser à parler d’amour avec les enfants, c’est aussi leur dire combien ce qu’ils ressentent est important, et que du coup, ils sont importants.
C’est dire à son enfant que son coeur est important. C’est le conforter dans le fait que l’amour ça fait oui, au contraire des violences qui font non. Et, que lorsque ça fait non, même un tout petit non et bien, il est important aussi de l’entendre. Entendre ce petit non, c’est s’autoriser à se protéger, c’est se dire qu’on a de la valeur, qu’on est important. C’est mettre une limite à autrui pour soi-même.
Parler d’amour aide ainsi à voir, reconnaître, des comportements qui ne sont pas de l’amour, des attitudes de personnes qui nous nuisent, des gestes qui ne devraient pas être.
Cela permet de rappeler aussi que l’amour c’est faire attention à l’autre, ne pas lui nuire, de pas lui faire mal ; c’est rappeler qu’il est important d’écouter les ressentis de l’autre.
Et, si on constate qu’une personne soi-disant par amour, nous dit des choses blessantes ou nous fait du mal, alors, on pourra comprendre que non, ce qu’elle nous fait ne s’appelle pas de l’amour et que ce qu’elle nous fait n’est pas normal.
Il sera alors important d’écouter notre petite voix intérieure qui nous dira qu’il y a quelque chose qui n’est pas normal et qui ne nous fait pas du bien.
Cette petite alerte, alarme, sonne souvent très bas en nous. Au début, souvent, lorsque l’on subit des violences, c’est comme si on ne l’entendait pas. On n’arrive pas à l’entendre.
Or, si on ose parler d’amour avec son enfant, alors, le jour où la petite sonnerie en lui ou en elle retentira, votre enfant pourra mieux l’entendre. Vous lui aurez appris à entendre, à écouter ses ressentis.
Alors, il pourra dire qu’il n’est pas d’accord et surtout il pourra vous prévenir de ce qu’on lui a fait subir
Apprendre à écouter la petite alarme en soi
Pour renforcer l’apprentissage de l’écoute de la petite alarme en soi, on peut, en plus de parler d’amour, jouer, chanter et lire ensemble.
Pour les plus petits, 0 à 6 ans, on peut :
- lire ensemble Maxou Mignon en détournant l’avant dernière page où Maxou Mignon « donne de l’affection ». Maxou Mignon est un petit chien tout mignon qui fait des tas de choses : il est libre, il se sent bien. Il nage avec les poissons, il joue du violon, il fait des ronds avec son crayon, il mange des bonbons et il donne de l’affection. Vous pourriez dire à votre enfant, « tu as vu, Maxou Mignon, il donne de l’affection » en transmettant votre sentiment de joie et de tendresse à votre enfant, en lui souriant. Cela invite l’enfant à être libre, libre de ressentir de l’affection et libre de donner ou non de l’affection.
- jouer ensemble au jeu Alix et Félix en téléchargement gratuit sur le site de l’Association Stop aux Violences sexuelles. Ce jeu invite le tout petit à s’imaginer comme dans une bulle de manière à prendre conscience de ses limites corporelles et de ses ressentis. Vous pourriez demander à votre enfant durant le jeu, « à ton avis, ça fait quoi à l’intérieur de soi quand on se pique sur les piquants ? »
Pour les 3 à 11 ans, on peut :
- lire ensemble Lili est amoureuse en insistant bien sur les deux premières pages du début où il n’y a aucune bulle à lire, de sorte à créer une discussion autour des ressentis. Vous pourriez dire à votre enfant par exemple : « à ton avis, Lili elle ressent quoi en elle là? » Et puis, tout à la fin, vous pouvez vous amuser à répondre ensemble aux questions posées.
- lire ensemble les ouvrages de Jocelyne Robert Ma sexualité et discuter ensemble sur « quand on est amoureux, à l’intérieur, ça fait quoi à ton avis ?
Et, avec nos pré-ados ou nos ados, on peut :
- lire Twilight chapitre 1 ou regarder ensemble le premier chapitre du film en discutant des personnages et en parlant :
- des ressentis : « pour toi, c’est quoi aimer ? ça fait quoi à l’intérieur ? », « comment vois-tu que Bella tombe amoureuse ? Et, Edouard ? »,
- de l’importance du respect de ses ressentis « et quand ça te fait non à l’intérieur, que peut-on faire ? »,
- de l’importance du respect de son corps « les acteurs du film ont été bien choisi, tu en penses quoi ? Et l’apparence physique, ça te parait important ? la société véhicule des rôles pour les filles et des rôles pour les garçons, les as tu reconnu au travers des personnages ? ».
- dire qu’il existe un site internet sur lequel on peut obtenir des informations quant à l’amour : On s’exprime et inviter son enfant à le consulter :
- offrir le livre de Jocelyne Robert, Full Sexuel, qui raconte la vie amoureuse des adolescents et qui présente de façon ludique des réponses aux questions que la plupart des adolescents se posent.
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