Réfléchir ensemble

Violences, non-violence : comment accompagner nos enfants ?

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Lorsque l’on souhaite prévenir son enfant des dangers, on est comme forcé d’adopter une posture réaliste et on se retrouve nécessairement comme entre deux mondes.

D’un côté, il y a ce monde que l’on souhaite et sait protecteur, apaisant, bienveillant. Ce monde dans lequel notre enfant est en sécurité, accompagné, conseillé. Ce monde fait de bienveillance, de gens de confiance et de bien-traitance.

De l’autre, il y a ce monde que l’on sait non protecteur, inconfortable, insécurisant. Ce monde dans lequel notre enfant pourrait être violenté, dénigré, abusé. Ce monde où des agresseurs violentent sexuellement un trop grand nombre d’enfants.

Alors, comment accompagner nos enfants face à ces deux mondes qui sont dessinés devant eux, qui se superposent et ne forment qu’un ?

1. En étant conscient de la réalité des violences sexuelles

La première étape pour accompagner nos enfants face à cette dure réalité qu’il existe des personnes qui peuvent leur nuire et leur faire volontairement du mal , est d’être conscient de cet état de fait. Pas seulement les constater à la télévision puis changer de chaînes. Il faut être conscient que les victimes sont des filles et des garçons, de tous âges et les agresseurs des membres des familles et cela dans tous les milieux. 1 enfant sur 5 est victime de violences sexuelles nous dit le Conseil de l’Europe en France.

Ce que l’on souhaite, c’est évidement que l’usage de la force, les rapports de domination et l’exercice du pouvoir, ces trois attitudes qui nuisent à tout autre, manquent de respect et particulièrement aux enfants, cèdent le pas à des rapports d’égalité entre tous les êtres humains, entre les femmes et les hommes, entre les enfants et les adultes.

On souhaite que tous soient respecté.es, sachent se faire respecter tout en étant respectueux, de manière à ce que nos contacts et échanges ne soient plus basés que sur la confiance en l’autre.

Avoir à l’esprit cet état des choses permet au parent prévenant de transmettre via une éducation bienveillante, une éducation qui transmet la confiance. Cela donne la capacité à son enfant :

  • d’être lui-même et de rester lui même face aux situations qu’il pourrait rencontrer et donc d’exprimer ses besoins et ressentis,
  • d’avoir confiance en lui car il sait de quoi il retourne et que c’est indépendant de lui,
  • d’apprendre à s’auto-protéger dans ses rapports aux autres mais aussi à s’épanouir malgré les dangers.

2. En expliquant ce que sont ces deux mondes

Dire à son enfant que deux facettes du monde sont dessinées, c’est lui permettre d’être à son tour pleinement conscient de ce monde dans lequel il grandit et vit. Souvent, l’enfant y sera confronté via la télévision, des échanges qu’il aura eus avec ses camarades de classe, des conflits avec des amis. Mais, grâce à vous, il saura que si cette facette du monde existe, il est aussi possible de ne pas la soutenir. Il pourra faire ce choix pour lui même que vous avez vous-même fait pour lui : être bienveillant et pratiquer la bientraitance.

Tous les enfants, dans leur développement physiologique, traversent une période durant laquelle ils vont s’affirmer pleinement par rapport aux autres et notamment par rapport aux parents. Il importe de ne pas oublier cette période ni de la passer à la trappe afin de comprendre que l’opposition fait aussi partie de notre construction. Elle est moteur dans notre capacité de nous auto-protéger.

Dans son ouvrage, J’ai tout essayé, Isabelle Filliozat, nous l’explique très clairement. « De 18 mois à 24 mois, c’est la période du non des enfants. C’est un âge plus difficile pour les parents. Le cerveau de l’enfant lui permettant de prendre conscience d’être une personne avec son propre corps et sa propre volonté, il s’oppose et veut décider. Affirmer « je ne suis pas toi, je ne suis pas ton prolongement, je suis moi » est nécessaire au développement de sa conscience de lui-même, de sa confiance en sa personne propre et de son autonomie« .

Accompagner pleinement cette période et au delà de cet âge son enfant, ses émotions, ses ressentis, ses sentiments et ses besoins, c’est lui permettre d’être en conscience de lui-même c’est-à-dire d’être en conscience de lui-même face aux autres et à leurs attitudes, bonnes ou mauvaises.

Lorsque l’on éduque en bienveillance son enfant, on crée autour de lui une sphère de bienveillance que l’on souhaiterait voir s’étendre au delà du cadre de la maison et ce pour toute sa vie. Or, dès lors que notre enfant ne sera plus uniquement en notre présence ou accompagné par une personne qui pense et agit, comme nous, en bienveillance consciente, notre enfant se retrouvera nécessairement confronté à ces deux mondes, à ces deux facettes du monde. Et, il devra apprendre à composer.

3. En étant exemplaire dans nos attitudes

En tant que parent prévenant, nous avons tous expérimenté dans nos propres attitudes le contraire ce que l’on aurait souhaité faire.

A un moment ou un autre, nous n’avons pu empêcher notre colère de s’orienter vers quelqu’un, y compris notre enfant, même si l’on savait au fond de nous-même qu’elle n’était que le cri d’un besoin non comblé. Et, parfois même, nous avons utilisé certaines attitudes dénigrantes lors de nos interactions avec les autres alors que nous savions qu’elles n’étaient qu’usage de la force, rapport de domination ou de pouvoir. Et, c’est ce qu’évidemment nous ne souhaiterions pas pour nos enfants, ni en tant que victime, ni en tant qu’agresseur.

A un moment donné, nous avons aussi été victime de cette violence. Nous l’avons connu et c’est en se souvenant de celle-ci que nous pouvons aussi impulser positivement nos attitudes présentes afin qu’elles servent d’exemple à nos enfants. Nous savons que nous disposons en nous de tout ce qui est nécessaire pour réussir à interagir sans violence avec quiconque.

Alors, tentons et osons transmettre à nos enfants ce que nous connaissons de mieux car c’est cette attitude bienveillante, face à ces deux mondes et malgré les violences, qui pourra faire de nos enfants des êtres à leur tour bienveillants. Ils sauront qu’ils portent avec eux cette capacité d’être bienveillant car ce sera ce que vous leur avez transmis. Lorsqu’ils deviendront indépendant et autonome, la bienveillance fera partie intégrante d’eux-mêmes, ils l’incarneront.

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