On entend par mutilation sexuelle toute intervention qui altère ou lèse intentionnellement les parties génitales. Les mutilations sexuelles sont une atteinte aux droits fondamentaux de la personne, à son intégrité physique et psychologique.
La circoncision consiste en l’ablation partielle ou totale du prépuce, c’est-à-dire de la partie de peau du pénis qui recouvre le gland.
Physiologiquement, tous les garçons naissent avec un prépuce qui vient recouvrir le gland de leur pénis. On parle aussi de phimosis physiologique. Ainsi, le prépuce est dès la naissance une peau protectrice qui recouvre et adhère au gland. En grandissant, le prépuce va progressivement s’assouplir pour permettre le décalottage du gland. Et, le phimosis physiologique va lentement disparaître.
Par l’apprentissage d’une hygiène intime, le garçon deviendra vite autonome pour décalotter son gland et se nettoyer seul. Nul besoin que les parents le décalottent. Par l’effet des érections réflexes ou spontanées, grâce à sa croissance et aux soins bienveillants et non intrusifs de ses parents, le garçon viendra naturellement à faire ce geste de replier la peau de son prépuce derrière son gland.
Parallèlement, il prendra conscience d’une part de l’importance du respect de son propre corps et d’autre part de l’importance que chacun, y compris ses parents, respecte son corps. Il prendra conscience de l’importance du respect de ses parties intimes. Car, son corps a de la valeur, il lui est propre. Son pénis lui appartient et personne n’a le droit d’attenter à son intégrité physique.
Aussi, lorsque des parents décident d’imposer une circoncision à leur enfant, à aucun moment ils ne respectent son corps et tout particulièrement ses parties intimes. Les parents usant de leur autorité parentale décident de l’ablation d’une partie intime fondamentale du sexe de leur garçon.
Peu importe les motifs invoqués par les parents, il est indéniable qu’il s’agit là d’une mutilation sexuelle. Le pénis de leur garçon est nécessairement altéré par la circoncision. L’intégrité corporelle de leur garçon n’est pas respectée ; et, cela est d’autant plus manifeste que l’enfant est petit.
A aucun moment on ne lui a demandé son avis, à aucun moment il n’a pu être mis en mesure de s’opposer, à aucun moment on n’a tenu compte du fait que parce qu’il était mineur, il devait justement bénéficier d’une protection renforcée en particulier d’une protection s’agissant de ses parties intimes. Et, il devra toute sa vie durant vivre avec le constat de l’ablation d’une partie de lui-même qui lui a été imposée.
La circoncision est donc un acte qui, à tous les niveaux, physique, psychologique et moral lèse les garçons à qui on l’a imposée.
Il s’agit d’une violence sexuelle, d’une atteinte sexuelle. La circoncision est une forme d’agression sexuelle. La circoncision est une mutilation sexuelle.
En droit français, une agression sexuelle consiste en une atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. L’article 222-28 du code pénal précise d’ailleurs que les agressions sexuelles autres que le viol sont punies de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende lorsqu’elles ont entraîné une blessure ou une lésion. Par ailleurs, le fait que l’agression ait été commise à l’encontre d’un enfant de moins 15 ans fait augmenter encore plus le nombre d’années d’emprisonnement.
Malgré cela, un déni s’est imposé dans la société pour nier la caractérisation de violence sexuelle à la circoncision imposée à un enfant par le souhait de ses parents, allant presque de pair avec la fausse croyance que les garçons ne pourraient pas être victimes de violences sexuelles, viols et autres agressions sexuelles.
Cette négation de cette violence sexuelle est pourtant en total contradiction avec la défense du droit fondamental au respect du corps de l’homme.
Comment un garçon peut-il se construire en homme respectueux de son propre corps et du corps des autres si dès la naissance on lui impose une violence sexuelle à laquelle on dénie ce nom ? Comment un garçon peut-il s’autoriser à penser que son corps a de la valeur alors qu’on nuit dès son plus jeune âge à son intégrité corporelle ? Comment un garçon peut-il échapper aux conséquences dramatiques de l’hypersexualisation et de la pornification de la société alors qu’on a pris le pouvoir sur son corps à lui, sur ses parties intimes ?
Quel message de prévention offre-t-on réellement aux garçons qui ont été circoncis alors qu’on leur nie le droit d’être protégés dans leur intégrité corporelle dès leur plus jeune âge, au moment même où ils sont les plus vulnérables ?
En matière de prévention des violences sexuelles commises à l’encontre des enfants, il s’agit d’abord d’être conscient que le respect du corps de tout enfant – garçon et fille – s’impose à tous et d’abord à ses parents, à ses géniteurs et cela à tout instant de la vie de l’enfant.
Considérer qu’il pourrait y avoir une quelconque exception à cela revient à nier que l’enfant est un être humain qui a non seulement des droits mais surtout qui est libre. Aussi, exercer à son encontre une contrainte sur son corps, ses parties intimes, lui imposer une ablation du prépuce ou une lésion sur son prépuce, c’est lui retirer une partie de lui même, lui montrer qu’il n’a pas le pouvoir sur son propre corps, que son corps appartient à l’autre. C’est lui retirer sa valeur.
L’autorité parentale, utilisée pour faire circoncire son garçon, n’est dans ce cas là que l’exercice d’un pouvoir sur l’enfant et non d’une responsabilité de le protéger, dans tout ce qu’il est.
Il est plus que grand temps de ne plus nier qu’un enfant n’a plus à subir de circoncision imposée par le simple souhait ou désir de ses parents.
Aller plus loin :
- je recommande vivement la visite du site Droit au Corps association de lutte contre les mutilations sexuelles infantiles et qui défend notamment le droit au respect des parties intimes des garçons et à leur intégrité physique.
- j’invite également à la lecture de l’article de l’association Droit au Corps consacrée à l’utilité du prépuce « le prépuce qu’est ce que c’est au juste ? » et en particulier à ses réponses quant aux fonctions du prépuce : les fonctions protectrices et immunologiques du prépuce, les fonctions sensorielles et les fonctions sexuelles et mécaniques du prépuce.
- Voir également l’article de Droit au Corps sur les conséquences psychologiques de la circoncision, et la douleur de la circoncision.
- Notre article sur les soins d’hygiène intime des garçons et le décalottage
- Notre article sur le décalottage forcé : violence sexuelle envers les garçons
- Notre article sur l’importance de soutenir aussi les garçons victimes de violences sexuelles
Comment intervenir alors que même des services sociaux en France l’encourage sous prétexte d’appartenance ? Je m’occupe d’1 petit garçon qui m’a été confié dés l’âge de 18 mois car sa famille est défaillante. J »ai fait ce que j’ai pu pour inverser le processus mais le placement familiale c’est même désigné pour l’accompagner jusque devant ses bourreaux. Naturellement, ils ne paierons même pas l’intervention et feront un faux avec la complicité l’urologue. Quand je me suis penché sur le sujet, je me suis aperçue que la France compte le plus de phimosis dans le monde déclarés ! Aucun contrôle n’est effectué du coup les urologues touchent entre 100 et 200 € par circoncision alors que cette circoncision rituelle n’est pas pris en charge par le système sociale ! C’est vraiment écœurant ! Si j’intervenais en me positionnant contre, je risque le renvoie, la perte de mon agrément et le petit sera quand même circoncis ! Je suis révolytée !
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