Notre mémoire nous joue parfois de sacrés tours.
Soudain, sans trop savoir pourquoi, une porte s’ouvre dans notre mémoire et là, tout remonte. On revoit tout comme si c’était hier. Les couleurs de la pièce, la façon dont on était habillé.e, les mots qu’il a dit. On ressent les odeurs, la tension dans notre corps. Et, surtout, on ressent de nouveau toute l’agression : la peur, notre impossibilité de crier, de partir, de bouger, toutes ces sensations désagréables…
Et, dans un dernier élan, on revient à nous. Là, maintenant, à l’âge qu’on a, dans le contexte où on est.
« Non, tout ceci n’a pas pu se passer… » Dans notre tête, on se dit que non, ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Non, que ce n’est pas possible. On lutte avec nous-même pour se raisonner, pour se dire que ça n’est pas arrivé, sauf, qu’en fait, c’est bien ce qu’il s’est passé, que la petite fille ou le petit garçon que vous avez été a vécu.
Notre mémoire est une bonne amie.
En réalité, notre mémoire a stocké dans un endroit de notre cerveau l’agression pour que nous puissions y survivre. Et, c’est maintenant que nous sommes plus grand.e, maintenant que nous ne sommes plus en danger, ou maintenant que nous avons nous-même à protéger, que notre mémoire fait sortir d’un de ses tiroirs l’agression que nous avons vécu.e.
Pourquoi ? Pour nous dire que c’est le bon moment pour nous, maintenant, pour voir ce qu’il s’est passé, s’accompagner et être accompagné.e.
Il n’y a pas de bon moment pour parvenir à se rendre compte de ce qui a été vécu. Le bon moment est votre moment.
Ce qu’il y a surtout à savoir, c’est que vous n’êtes pas seul.e et que vous pouvez être aidé.e. La permanence Viols-Femmes-Informations 0.800.05.95.95 ouverte du lundi au vendredi de 10h à 19h est une ligne anonyme et gratuite, n’hésitez pas à les contacter.