Lorsque l’on découvre que son enfant a été victime de violences sexuelles, peu importe la forme qu’ont pris ces violences sexuelles, peu importe si elles ont été pratiquées avec ou sans violence physique, lors de faux « jeux », dans tel ou tel contexte, 3 actions doivent venir vous guider :
Ecouter
Votre enfant aura besoin que vous lui laissiez suffisamment d’espace pour vous dire. Il aura besoin que vous entendiez sa tristesse, sa déception, son tracas, ses douleurs. Il aura besoin de vous pour laisser parler son coeur, laisser couler ses larmes, laisser ouvrir sa bouche pour dire avec ses mots à lui ce qu’il a traversé.
Votre mission est alors de devenir une oreille empathique. De poser votre corps près de lui, avec douceur, pour accueillir son récit. Laisser des silences, le regarder avec compassion, compréhension, faire des gestes plus lents que d’habitude, lui tendre son doudou, un coussin, sa couette pour qu’il s’enroule, tous ces petits gestes peuvent l’aider.
Il aura besoin que ce soit vous qui l’écoutiez, son parent et aussi votre conjoint ou son autre parent. Il aura besoin que se crée autour de lui un cercle bienveillant d’écoutants, qui pourront être là, à l’écoute, quand lui sera prêt à dire, sans qu’on l’oppresse ou fasse le curieux.
Protéger
Après avoir été victime de violences sexuelles, on a besoin de se sentir protégé, de nouveau en sécurité. On a besoin de sentir que nos parents sont là, qu’ils se préoccupent, qu’ils organisent autour de nous comme un cordon de sécurité pour permettre à notre corps, de nouveau, de se laisser être.
Votre enfant a subi dans son corps une intrusion. Il n’est plus vraiment lui même et à l’intérieur, son coeur est en petits morceaux, éloignés les uns des autres. Il y règne aussi une double énergie meurtrière, difficilement canalisable.
Pour l’aider à se re-trouver, il lui faudra se sentir contenu, comme enveloppé. Pour lui permettre de reconnecter à son corps. Pour cela, c’est important que vous lui disiez que vous le croyez, que ce qu’il a vécu est un acte interdit par la loi, que le seul responsable c’est l’auteur des violences, que vous allez porter plainte car, en toute conduite, il y a des limites à ne pas franchir, que c’est votre obligation de parent.
Protéger, c’est aussi prévenir ses frères et soeurs. Leur dire ce que votre enfant a vécu pour, aussi, que cela ne leur arrive pas à eux. Et, pour leur permettre de s’appuyer sur leur amour fraternel pour soutenir l’un des leurs. Ils pourront mieux ajuster leurs conduites, dévoiler leur empathie.
Emmener en soin
Accompagner son enfant chez un professionnel formé aux violences sexuelles est une étape fondamentale. Votre enfant doit être en mesure d’accéder à un parcours de soins, de réparation pour qu’il retrouve du pouvoir dans son corps, qu’il retrouve ses limites corporels, qu’il puisse exprimer ce qu’il a vécu à quelqu’un qui l’écoute avec attention, sans aucun jugement, qui est là pour le soutenir, qu’il puisse sentir dans son coeur qu’on peut revivre après, qu’il puisse savoir que ses souvenirs, un jour, ne lui feront plus de mal.
Emmener en soin est non seulement un acte pour permettre à votre enfant de se réparer mais c’est aussi un acte préventif. Cela lui permettra de traverser de manière plus douce et accompagnée les « conséquences normales » (psychotraumatiques) des violences qu’on lui a fait subir.
La double énergie meurtrière créée en lui par cet événement traumatique pourra sortir de son corps et il pourra aller en paix.
Cela prendre le temps nécessaire mais votre enfant ira mieux, vraiment mieux.
Et, surtout, vous aurez tout mis en oeuvre pour qu’il sache qu’on a toute ressource en soi pour tout surmonter, que vous êtes là et que vous l’aimez.