
Depuis l’été 2018, le collectif féministe Liberté, Pilosité, Féminité lutte en faveur de l’acceptation de la pilosité féminine.
Elles nous expliquent :
« Etant donné que la pilosité est une partie normale du corps féminin, nous considérons que le dégoût qu’elle suscite ne peut être que la manifestation d’une profonde misogynie.
Nous pensons également que la « pilophobie » (haine et dégoût de la pilosité, en particulier de la pilosité féminine) nuit gravement au bien-être des femmes :
- elle génère une haine de son propre corps aboutissant à une faible estime de soi.
- elle est source d’anxiété et s’ajoute à la « charge mentale » des femmes, car celles-ci se voient obligées d’anticiper tout un tas d’activités : avant d’aller se baigner, avant de pouvoir sortir les shorts et les jupes, avant d’aller chez le médecin, avant de coucher avec un·e nouveau/elle partenaire, elles se doivent de retirer leur pilosité.
- elle leur fait perdre du temps et de l’argent.
Nous seulement nous militons pour l’acceptation de la pilosité féminine jugée « normale » (jambes, aisselles, pubis), mais également pour celle de la pilosité considérée comme « anormale » (moustache, menton, torse, cuisses…).
En effet, il n’y a pas de raisons d’exclure de notre combat les femmes qui peuvent présenter, naturellement, une pilosité plus importante que la moyenne, les femmes âgées (qui ont une pilosité différente des femmes jeunes) et les femmes présentant un déséquilibre hormonal.
Nous luttons ainsi pour faire connaître et accepter des formes de pilosité diverses, simples fruits de la diversité phénotypique humaine. »
Elles ajoutent aussi qu’on ne sait plus aujourd’hui à quoi ressemble le corps des femmes.
« Plusieurs d’entre nous, en laissant pousser leur pilosité naturelle, se sont demandées : « Est-ce que je suis normale » ? On ne dispose d’aucune référence. Nulle part nous ne voyons des corps de femmes laissés au naturel. Nous n’avons pas vraiment idée de la variabilité naturelle de la pilosité féminine. En bref, nous sommes maintenues dans l’ignorance de notre propre corps, ce qui, bien entendu, génère encore davantage de complexes et de haine de soi.
A plusieurs reprises, nous avons pu lire, sur des forums ou des groupes féministes, des témoignages de femmes non-épilées et non-rasées qui racontaient à quel point les enfants sont surpris·es à la vue de leurs poils : « Mais, les femmes, ça n’a pas de poils… Comment ça se fait que tu en as ? ». Cette partie du corps féminin est tellement haïe, tellement invisibilisée, que les enfants en ignorent l’existence ! »
Nous ajoutons qu’en maintenant ainsi les femmes sous l’emprise d’un modelage corporel type, nous empêchons les fillettes et jeunes filles d’avoir une représentation libre de leur propre corps.
En effet, comment une adolescente peut-elle se construire librement et affuter son consentement et sa pleine liberté sans avoir eu ne serait-ce qu’un seul modèle de femme affichant tous ses poils ?
Il nous a paru important de visibiliser la cause soutenue par ce collectif, que nous remercions d’exister !
Nous vous invitons à visiter les pages :
- sur les idées reçues sur la pilosité féminine : https://collectiflps.net/idees-recues/
- sur les résultats de l’enquête menée sur l’épilation et le rasage et la norme du glabre https://collectiflps.files.wordpress.com/2019/05/rapport_enquete_epilation_partie01.pdf
- sur facebook, Paye Ton Poil qui recense les témoignages de femmes victimes de pilophobie




Nous vous invitons aussi à découvrir le travail photographique de Soyeuses, une exposition photos que vous pouvez accueillir dans votre ville : https://fr.ulule.com/soyeuses-retablir-le-poil-feminin/
