Pour une éducation bienveillante

Éduquer son enfant avec bienveillance c’est-à-dire sans maltraitance et sans violence sous quelque forme que ce soit est possible. Et, c’est ce cadre bienveillant qui permet avec efficacité de prévenir les violences sexuelles.

En effet, une attitude empathique chaque fois que l’on s’adresse à son ou un enfant participe pleinement d’une démarche préventive.

Une éducation qui ne nuit pas aux enfants, c’est :

  • une éducation qui permet le respect de leur dignité, de leur intimité et de leur intégrité,
  • une éducation qui respecte le fait que leur corps n’appartient qu’à eux-mêmes et que chacun doit le respecter,
  • une éducation qui leur prouve chaque jour qu’ils sont importants et ont de la valeur,
  • une éducation qui leur apprend l’estime de soi et la confiance en soi au quotidien.

Alors, comment, au quotidien, éduquer sans violence ?

La réponse à cette question n’est pas aisée en France, d’autant que les châtiments corporels commis à l’encontre des enfants sont encore très courants. Alors, comment réussir à les bannir de l’éducation que vous offrez à vos enfants ? Comment ne plus punir ? Comment aider votre enfant à coopérer avec vous sans le contraindre, le menacer, l’humilier et d’une manière générale le faire souffrir ?

Plusieurs ouvrages peuvent vous y aider à chaque stade de développement de votre enfant.

L’ouvrage d’Aletha Solter, Mon bébé comprend tout, vous aide d’abord à comprendre qu’entre 0 et 6 ans rien ne sert d’insister, de punir, de crier et même de frapper, car le cerveau de votre enfant est en pleine maturation.

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Son cerveau ne sera complet que vers 6/7 ans. A ce moment là, toutes les connections que nous possédons nous adulte seront réalisées et construites. Il est important de comprendre que tout le développement cognitif de l’enfant, lui permettant d’apprendre à apprendre, se fait par étapes et qu’il ne sert à rien de s’acharner à faire faire quelque chose à son bébé car comme son cerveau n’est pas mature, cela signifie qu’il ne possède pas encore toutes les connections nécessaires pour lui permettre d’agir tel que vous, vous le souhaitez.

« Quand cette faculté de comprendre et d’agir selon les règles sera apparue [dans le cerveau du bébé], les parents risquent d’être surpris de voir leur enfant vouloir observer scrupuleusement tous les us et coutumes ». p. 259

Alors, d’autres questions apparaissent. Si le cerveau de mon enfant ne peut comprendre ce que je lui demande et/ou dit, comment gérer ses pleurs ? comment l’aider face aux émotions brutes qu’il ressent et qu’il ne peut gérer ? Comment l’aider à grandir paisiblement dans un environnement sécurisant et rempli d’affection ? Comment gérer les « conflits » qui peuvent apparaître à mesure que mon nourrisson devient bébé puis petit-enfant ?

Cet ouvrage très complet aborde toutes ces questions et, en particulier, donne des méthodes pour accompagner son enfant.

Première méthode : il est nécessaire de comprendre que les pleurs sont l’expression des besoins du nourrisson mais aussi des décharges émotionnelles. Empêcher de pleurer, c’est créer chez le tout-petit des automatismes de contrôle qui vont nuire à son développement. « Chaque fois que l’enfant pleure, les parents doivent d’abord vérifier si tous ses besoins sont satisfaits, ou chercher un éventuel inconfort physique. Si l’on ne trouve rien, c’est que l’enfant pleure probablement à cause de souffrances passées. L’enfant a besoin de l’attention aimante et heureuse des autres pour se décharger efficacement de ses tensions. Pendant les épisodes de pleurs, on ne doit pas le distraire ni l’ignorer, mais plutôt l’écouter en le tenant tendrement dans les bras. On peut lui faire confiance : il fait exactement ce qu’il a besoin de faire. Il faut donc l’autoriser – alors qu’on le câline dans nos bras – à pleurer aussi fort et aussi longtemps qu’il en a besoin. »

Seconde méthode : pour gérer les « conflits » qui apparaissent lorsque le nourrisson progresse dans son développement, « les parents ne doivent ni punir ni récompenser leur enfant. Les punitions peuvent amener l’enfant à se sentir insécurisé et incapable, amener rébellion et agressivité, manque de curiosité et baisse des facultés intellectuelles. Les récompenses sont nuisibles parce que les enfants ont besoin d’être aimés pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils font. » Alors, face aux méthodes autoritaire et permissive pour gérer les conflits, Aletha Solter propose la méthode dite rationnelle dans laquelle ni le bébé ni le parent ne sont perdants. Pour cela, il faut prendre conscience des besoins du bébé mais aussi de ses propres besoins en tant que parent et les conjuguer au gré des situations. « Dire simplement « non » n’est pas suffisant, car cela peut faire perdre à l’enfant son esprit de collaboration et son goût de l’exploration. Le plus important est d’être sensible aux besoins de l’enfant, d’accepter le plus grand nombre possible de ses comportements et d’éviter de le punir ».

Dans le prolongement de l’ouvrage d’Aletha Solter, on trouver les deux ouvrages d’Isabelle Filliozat, Au coeur des émotions de l’enfant et J’ai tout essayé.

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Au coeur des émotions de l’enfant nous permet de comprendre ce qu’Aletha Solter nous expliquait : l’enfant est fait d’émotions brutes qu’il ne comprend pas et qu’il a besoin d’exprimer. Isabelle Filliozat nous interroge : « qu’est-ce qui nous retient dans l’existence et peut nous empêcher d’être heureux ? qu’est-ce qui peut rendre infirme du coeur ? La mémoire des souffrances d’enfant et les peurs qui en découlent : peur d’être jugé, blessé, humilié, rejeté ou ignoré, peur d’un échec qui mette en doute nos capacités de réalisation, peur d’un rejet qui nous dise que nous n’avons pas notre place parmi les autres, peur de l’autre, peur de mourir… Parce que ce sont la peur, la souffrance et la colère rentrée, et non une tare constitutionnelle, qui peuvent empêcher une personne de se montrer telle qu’elle est et d’entrer en relation juste avec les autres, parce que c’est la peur ou la douleur qui inhibe, et non un cerveau déficient, nous pouvons aider nos enfants en évitant de les blesser et en leur apprenant la confiance. » Voici donc l’objectif de cet ouvrage : libérons les émotions de nos enfants afin que nos enfants aient confiance en eux, comprennent leur importance et leur valeur.

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Et si jamais vous n’y parvenez pas ? Oppositions, pleurs et crise de rage : comment traverser la période de 1 à 5 ans ? Des petits dessins, des petites caricatures et des explications et nous voilà armés de solutions. L’ouvrage J’ai tout essayé nous explique comment faire pour accompagner nos enfants dans l’expression de leur besoin, et ce à l’aide de dessins illustrant des situations familières. On apprend à se mettre à la place de l’enfant, à voir à travers ce qu’il ressent et vit. On apprend à dire STOP plutôt que non. « quand vous dîtes NON, c’est souvent sur un ton de reproche et en fronçant les sourcils, tandis qu’en disant STOP vous ouvrez les yeux et votre ton est impératif sans être blâmant, vous interrompez un mouvement. Le plus souvent, les enfants de cet âge cherchent le regard, l’autorisation du parent, avant de toucher un nouvel objet. C’est le moment de dire stop, puis d’expliquer en mettant des mots simples sur l’interdit, sans pour autant vous attendre à ce qu’il mémorise tout ! »

Vous pouvez aussi saisir certains moments pour apprendre à découvrir les émotions de vos enfants. Pour cela, L’Autrement Dit a conçu une Roue des émotions.

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Une petite fille était chagrine au retour d’un séjour chez sa tante. Elle ne parvenait pas à dire ce qui la rendait triste. Avec la roue, elle a pu montrer sa météo : pluie, ensuite, elle a choisi l’émotion (colère) et le besoin : (comprendre).

« Elle s’était sentie mal que sa tante lui interdise de consoler sa petite cousine qui pleurait. Elle avait été peinée de ne pas pouvoir aller l’apaiser et avait besoin de comprendre la motivation de l’adulte.

Cette conscientisation faite, la mère a pu réfléchir avec l’enfant sur les raisons pour lesquelles la tante avait refusé cela : il était tard, elle voulait que tout le monde dorme, elle était fatiguée, énervée peut-être, etc. Ayant compris cela, la fillette s’est sentie apaisée.

A la maison, ou à l’école : un enfant peine à faire une activité, proposez-lui de s’arrêter, de choisir sa météo du moment, à définir l’émotion qui correspond et enfin de trouver le besoin caché derrière. Il peut avoir besoin de se défouler, d’aller aux toilettes, de boire … »

Et la Roue des émotions existe aussi pour les parents afin qu’ils puissent eux-aussi apprendre ou réapprendre à exprimer leurs émotions et leurs besoins.

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Enfin, Adele Faber et Elaine Mazlish ont écrit deux ouvrages indispensables pour créer les conditions d’une bonne communication avec son enfant ou son adolescent : Parler pour que les enfants écoutent, Ecouter pour que les enfants parlent ainsi que Parler pour que les ados écoutent, Ecouter pour que les ados parlent.

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Créer les conditions d’une communication empathique avec son enfant et son adolescent c’est lui laisser suffisamment d’espace afin qu’il puisse librement prendre la parole afin de vous dire ce dont il a été ou est victime. Et, c’est aussi apprendre à écouter ce que dit son enfant, à entendre ses besoins, ses souffrances.

Pour cela, Adele Faber et Elaine Mazlish nous enseigne ce qu’est le langage empathique. On découvre comment aider les enfants aux prises avec leurs sentiments. Pour cela, il faut apprendre à écouter avec toute notre attention, à accueillir les sentiments de l’enfant à l’aide d’un mot, à nommer les sentiments de l’enfant et à utiliser l’imaginaire pour offrir à l’enfant ce qu’il désire.

On devient alors une oreille attentive et on crée les conditions d’une éducation empathique. Des petits exercices pratiques, des jeux de rôle et des questions posées par les parents auxquelles ont répondu les auteures sont autant de jeux pour apprendre.

A titre d’exemple, les auteures nous livrent ce qui a permis à un père de devenir plus sensible aux besoins émotionnels de son fils : « il s’est mis à voir les sentiments pénibles ou douloureux de l’enfant comme autant de blessures physiques. D’une certaine façon, l’image mentale d’une coupure ou d’une lacération l’aidait à réaliser qu’on a besoin d’une attention aussi sérieuse et rapide pour soigner un sentiment négatif que pour soigner un genou écorché ».
Sont enfin enseignées des méthodes simples pour apprendre à remplacer la punition et à encourager l’autonomie.

Pour autant, apprendre à apprendre n’est pas aisé. Mais, là aussi, il existe des outils.

La prévention des violences sexuelles passe par l’acquisition d’un langage : celui de la prévention.

Pour cela, il faut apprendre à apprendre des mots, mais aussi apprendre à apprendre que son corps n’appartient qu’à soi, qu’on est important et qu’on a de la valeur.

Plus globalement, la prévention des violences sexuelles s’inscrit dans une démarche d’apprendre à apprendre, sans violence, dans le respect de l’autre et en usant le plus possible d’empathie et de bienveillance.

Apprendre à apprendre n’est donc pas chose aisée et pour cela, quelques outils peuvent vous y aider.

En préliminaire de l’ouvrage d’Adele Faber et Elaine Mazlish, Parler pour que les enfants apprennent, à la maison et à l’école, est cité une phrase d’Haim Ginott :

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« Par leur façon de parler, les parents et les enseignants renseignent l’enfant sur les sentiments qu’ils éprouvent à son égard. Leurs paroles influencent son estime de soi et le sentiment qu’il a de sa valeur personnelle. Dans une large mesure, leur langage détermine son destin ».
Faber et Mazlish proposent une méthode simple pour apprendre à apprendre de façon bienveillante c’est à dire sans créer de sentiments qui chez l’enfant nuiront à son apprentissage. Le fondement de leur méthode est que « l’enfant a besoin qu’on accueille ses sentiments, à la maison et à l’école ». Mais comment faire ? Comment tenir compte des sentiments de l’enfants ? Nommer, accueillir par un son ou par un mot, utiliser l’imaginaire, accueillir tout en mettant fin à un comportement inacceptable, là sont les premières solutions offertes par les auteurs ; qui en parallèle d’exemples concrets relatent aussi les témoignages de parents et enseignants qui ont utilisé la méthode et se sont heurtés à des difficultés. Sont également enseignés : sept habiletés qui invitent les enfants à coopérer, comment éviter les pièges de la punition, comment résoudre les problèmes ensemble, comment complimenter sans écraser ou critiquer sans blesser, comment aider l’enfant à se dégager d’un rôle qui l’emprisonne et comment organiser une bonne coopération entre les parents et les enseignants.

A la maison et à l’école, comment (re)donner à vos enfants le goût d’apprendre ? Voici le challenge auquel ont répondu Audrey Akoun et Isabelle Pailleau dans leur ouvrage Apprendre autrement avec la Pédagogie positive.

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Dans cet ouvrage, vous trouvez des témoignages de parents face à des enfants littéralement bloqués et qui ne parviennent plus à apprendre, des astuces et des conseils à mettre en pratique pour accompagner son enfant vers le goût d’apprendre. Y est expliqué ce qu’est apprendre : est ce découvrir ? vivre avec les autres ? apprendre avec sa tête ? son coeur ? ou tout son corps ?

Cet ouvrage chassera aussi tous les mythes de votre tête qui lèsent les apprentissages : « je n’ai pas de mémoire », « je suis nul », « je sais pas », « dans notre famille, on n’est pas » et « on n’a rien sans rien ». On y apprend comment fonctionnent nos cerveaux, qu’ils sont tous différents et que toutes les erreurs sont intelligentes. On apprend à se préparer à travailler, avec sa tête, avec son corps et aussi avec ses émotions. On découvre des outils qui aident à se concentrer et à apprendre.

« Il n’y a pas de grand tâche difficile qui ne puisse être décomposée en petites tâches faciles » de Mathieu Ricard.

Apprendre à ne pas être violent, apprendre à être bienveillant, c’est aussi observer le comportement des autres, prendre exemple sur les autres. Ce que les enfants voient, ils l’apprennent, alors, autant leur donner le bon exemple. Le gouvernement de l’Ontorio a, à ce titre, créé un site www.lesenfantsvoientlesenfantsapprennent.ca qui aide à la parentalité. On y trouve des conseils, des astuces mais aussi des vidéos qui expliquent comment accompagner son enfant dans ses différents apprentissages et lui apprendre à devenir bienveillant, avec lui même mais aussi avec les autres.

« Etre parent peut être stressant. Vous avez besoin de stratégies pour gérer votre stress quand vous élevez votre enfant? Les recherches démontrent que les punitions telles que les fessées, les tapes et les humiliations ne fonctionnent pas. Celles-ci blessent l’enfant. Elles peuvent avoir des effets à long terme sur la relation avec votre l’enfant. Il y a des façons plus positives de guider votre enfant. »

Pour cela, le site Les enfants voient les enfants apprennent diffuse des vidéos dans lesquelles des parents expliquent les difficultés qu’ils ont rencontrées et comment il est possible de parvenir à les résoudre sans faire usage de violence. De même, des experts prennent la parole pour expliquer comment l’enfant se développe selon son âge.

Guider son enfant sans violence, c’est lui apprendre avec bienveillance à apprendre la bienveillance. Voici quelques conseils pour y parvenir :

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La méthode Octofun permet également de redécouvrir le plaisir d’apprendre.

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Le site des Octofun.org se donne comme défi de diffuser la positive attitude pour apprendre. Connaître ses qualités pour se construire grâce à elle, voilà ce qui l’anime. Pour vous aider dans cette démarche, Françoise Roemers-Poumay a donc créé cet outil rigolo : les Octofun.

Les trois ingrédients principaux de la pédagogie des Octofun sont :

  1. Les intelligences multiplespour ouvrir 8 directions stimulant le potentiel de chacun.
  2. La gestion mentalepour prendre conscience des gestes mentaux nécessaires aux apprentissages et adopter d’emblée la bonne démarche.
  3. La psychologie positivepour identifier ce qui fonctionne bien et viser le bien-être au service du savoir et du savoir-faire. C’est le cercle vertueux du plus qui entraîne le plus.

Chaque membre de la famille Octofun incarne une intelligence particulière comme autant de boules d’énergie au potentiel incroyable. Chacun très différent, ils sont tous complémentaires. Lorsqu’une boule emmène l’autre dans le plaisir de l’apprentissage, ses propres forces s’en trouvent décuplées. Constamment à l’affût de la moindre stimulation, toutes ne demandent qu’à exprimer son plein potentiel.

Les 8 boules d’énergie Octofun permettent de développer les capacités et les talents de chaque enfant. Voici en images ce qu’il est possible de faire dans une classe primaire :