L’appel des Grandissants à #NuitDebout

Chère #NuitDebout,

La situation de nos Grandissants, ces invisibles de notre société française, les 0 à 17 ans est insupportable.

Alors qu’ils participent pleinement à la configuration de notre société et surtout à notre avenir commun, nos Grandissants subissent en France un régime juridique qui les rend incapables et qui les soumet directement à l’autorité parentale. C’est au travers de ces deux dimensions qu’ils vivent, encerclés par leur famille.

Cette situation, qui peut conduire à leur bien-être, est bien trop souvent aussi la raison de leur mal-être.

Or, nous devons à nos Grandissants un quotidien non violent leur permettant un développement serein et épanouissant. Nous leur devons une liberté de mouvement, d’action et de penser.

Le fait qu’on ne les écoute pas, le fait qu’on les invite sans cesse au silence, le fait qu’on les nomme enfant – qui signifie celui qui ne parle pas – ou mineur – celui qui n’est pas citoyen, celui qui est incapable – est insupportable.

A présent, il est aussi nécessaire d’entendre leur voix, à tous les niveaux et au regard de toutes les institutions, en particulier s’agissant de la justice mais aussi de l’école.

Très récemment, la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant a modifié l’ensemble du corpus dédié à la protection de nos Grandissants.

Or, ces modifications législatives sont très largement insuffisantes.

La France n’a toujours pas voté une loi interdisant tous les châtiments corporels commis à l’encontre des Grandissants alors que les coups – même légers – et blessures commis envers tous les adultes sont interdits et sanctionnés.

La France ne s’attaque toujours pas à enrayer définitivement les violences sexuelles commises à l’encontre des Grandissants. Or, ce sont eux les principales victimes de ces actes criminels : viols, agressions sexuelles, mutilations sexuelles notamment. 154 000 Grandissants sont violés chaque année en France, soit 400 par jour !

La France ne s’attaque toujours pas à supprimer l’article 371 du code civil disposant que « tout enfant doit honneur et respect à ses père et mère » alors même qu’il est la réminiscence archaïque de la domination paternelle sur tout Grandissant laquelle a pour effet de renforcer leur incapacité juridique.

La France n’ose toujours pas créer des écoles réellement adaptées aux besoins des Grandissants : petits nombres d’élèves en classe, besoin de mobilité réelle en classe, création des conditions d’une réelle liberté de penser, respect des particularités, de l’intimité et de la parole des élèves notamment.

Aussi, j’appelle #NuitDebout à militer activement et à réfléchir très sérieusement à et pour la reconnaissance des Grandissants en tant que sujets de droit de notre société française.

J’appelle #NuitDebout à prendre en compte lors de chacun de ses débats et démarches de réflexions la condition des Grandissants en France.

Oublier les Grandissants, c’est nier que notre société se construit chaque jour pour demain.