Osons être #AveclesVictimes

Le 12 mai 2016, le site Sud Ouest a publié une interview du psychiatre Xavier Pommereau, spécialiste des adolescents suicidaires au sein du pôle aquitain de l’adolescent du Centre Jean Abadie du CHU de Bordeaux.

Sud Ouest l’interrogeait à propos d’Océane, victime de viol, qui a filmé son suicide via Périscope.

Or, à la question que peut-on faire pour éviter de tels actes ? Le Dr Xavier Pommereau a répondu :

« Il ne s’agit pas d’interdire les réseaux sociaux. Mais il faut davantage de modérateurs pour anticiper les dangers. Internet, c’est un océan. Mais même dans un océan, il y a des règles […] Ces images traumatisantes ne doivent pas rester. Et lorsqu’elles ont été vues, il faut amener les jeunes gens à avoir des temps d’échanges, des paroles avec des adultes, des enseignants. Les journalistes peuvent aussi avoir un vrai rôle à jouer, en décryptant des informations et des images, en expliquant ce qui s’y joue. Tout le monde ayant accès à ces images, il faut les expliquer ».

Il explique aussi que « quand un jeune veut se suicider, il veut faire cesser sa souffrance, reprendre la main en agissant. Cette jeune fille a eu besoin d’être suivie dans sa trajectoire suicidaire avec la pensée que ses followers allaient la venger de celui dont elle s’estimait victimepuisqu’elle se plaignait d’avoir été violée par un garçon« .

Encore une fois, et nous renvoyons le lecteur à notre précédent article en hommage à Océane, il apparaît clairement que cette réponse donnée à la question que peut-on faire pour éviter de tels actes évince la raison réelle du suicide d’Océane : elle a été victime d’un crime, d’un viol, et donc évince aussi toutes les idées mais aussi toutes les tentatives que l’on pourrait mettre en oeuvre pour prévenir et enrayer définitivement les violences sexuelles dont sont victimes les femmes et les enfant.e.s.

Les propos du Dr Xavier Pommereau ont, par ailleurs, immédiatement interpellé Claire Bouet qui milite activement pour faire respecter les droits des femmes et lutte quotidiennement contre les violences sexuelles dont les femmes sont victimes.

Nous partageons son appel, reproduit ci-après, qui vise à faire cesser immédiatement toutes les violences sexuelles :

Une jeune femme, victime de viol, est tellement livrée à elle-même et abandonnée de tou-te-s qu’elle « décide » de se suicider en direct sur Périscope. 

Ultime appel au secours, et tentative désespérée de réveiller les consciences et d’attirer l’attention sur un génocide en cours. 

Or, tout ce que les médias et pseudo psy masculinistes trouvent à dire c’est que « les jeunes se définissent aujourd’hui par l’image » ?!

Les femmes victimes d’agressions et de viols doivent être écoutées, entendues, et bénéficier de prises en charge et de soins adaptés. 

Les professionnel-le-s de santé doivent être formé-e-s pour accueillir et aider ces personnes.

Surtout, les viols et les agressions doivent cesser IMMEDIATEMENT et nous devrions tout mettre en oeuvre pour que ce soit le cas. 

Les spécialistes comme Muriel Salmona disent toutes qu’un viol est aussi traumatisant qu’une guerre. 

Et pourtant, où sont nos monuments aux mortes ? Nos jours fériés ? Où sont les centaines de films, de livres, d’émissions de TV sur les anciennes combattantes des crimes sexuelles et les héroïnes qui continuent à vivre et se battent chaque jour pour garder le moral malgré les horreurs inqualifiables que des hommes leur ont faites ?

Il y a beaucoup de conclusions à « tirer » de ce féminicide indirect. 

Mais elles ne concernent certainement pas juste l’outil en lui-même et la seule question du rapport à « l’image ».

 

Alors, comme Claire, osons être #AveclesVictimes, aujourd’hui, demain, TOUJOURS !