Définition du parent prévenant

Prévenir son enfant de l’existence des violences sexuelles, c’est devenir un parent prévenant.
Etre respectueux de son enfant, être bienveillant, toujours, avec lui, c’est être ce parent. Plus encore, le parent prévenant répond à trois qualités.
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Le parent prévenant est un sachant.
Il sait que les violences sexuelles existent. Il sait qu’un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles au sein de l’Europe.
Il sait que les agresseurs et violeurs d’enfants se trouvent au sein des membres de sa famille. Il sait qu’il doit être vigilant face à toute attitude des membres de sa famille.
Il sait que les violences sexuelles sont principalement le fait des hommes mais qu’elles peuvent aussi être le fait des femmes.
Il sait que les enfants victimes de violences sexuelles peuvent l’être à tout âge, de 0 à 18 ans, et qu’ils sont aussi bien des garçons que des filles. Il sait aussi que le violeur d’enfants n’use pas forcément de la violence physique mais d’une stratégie – menace, persuasion, corruption, emprise – pour agresser sexuellement l’enfant.
Il sait que l’inceste n’est pas qu’une agression sexuelle ou un viol mais plus encore toute attitude, mot, regard, geste à caractère sexuel d’un des membres de la famille de l’enfant, qui nuit à l’enfant. Il sait que cet agresseur membre de la famille crée une confusion dans l’esprit de l’enfant entre amour et sexualité.
Il sait que les agresseurs d’enfants agressent plusieurs fois l’enfant ainsi que d’autres enfants.
Le parent prévenant s’informe sur les outils qui existent pour prévenir les violences sexuelles. Il sait que la règle « méfie toi des étrangers » n’est pas une bonne règle et que d’autres existent.
Il sait que la prostitution n’est pas un métier mais une violence sexuelle.
Il connait dans les grandes lignes les effets des violences sexuelles et l’état de stress post-traumatique. Il sait que les réactions d’un enfant victime sont des réactions normales à des situations anormales.
 
Le parent prévenant est un communicant. 
Il sait qu’il est indispensable de communiquer avec son enfant, si petit soit-il. Il prend le temps de parler à son enfant, calmement et adapte son langage à l’âge de son enfant.
Il sait qu’il lui faudra parler de sexualité, à tout âge. Il sait qu’il faudra apprendre à son enfant les mots qui désignent toutes les parties du corps. Il sait que la chanson « Mon corps, c’est mon corps » chantée dès le plus jeune âge aide l’enfant à comprendre ce qu’est le respect de son propre corps et du corps de l’autre.
Il apprend à son enfant à énoncer ses émotions, ce qu’il ressent, ce qui lui fait oui à l’intérieur, ce qui lui fait non à l’intérieur, ce qu’est un sentiment agréable, ce qu’est un sentiment désagréable.
Il explique clairement à l’enfant ce qu’est une violence sexuelle : c’est lorsque quelqu’un me donne un sentiment « désagréable » en touchant mes seins, mon vagin, ma vulve, mon anus, ou mes fesses si je suis une fille, ou en touchant mon pénis, mes testicules, mon anus ou mes fesses si je suis un garçon ; c’est aussi lorsqu’il me force à toucher ou à regarder ces mêmes parties de son corps.
Le parent prévenant sait que prévenir les violences sexuelles suppose son intervention. Il sait que la prévention des violences sexuelles n’est pas innée. Il sait que l’enfant doit être informé pour pouvoir comprendre ce qu’est un bon toucher, ce qu’est un toucher d’agression. Il explique à son enfant ce qu’est un bon secret et ce qu’est un mauvais secret.
Il sait que communiquer c’est aussi et surtout apprendre à écouter. Il sait qu’il doit donner suffisamment d’espace à son enfant pour qu’à son tour il puisse prendre la parole. Il sait qu’il doit entendre ce que lui dit son enfant.
Il sait qu’il doit parler de tout sujet avec son enfant et surtout questionner son enfant sur ce qu’il se passe dans sa vie, sur les émotions qu’il ressent.
Le parent prévenant est un croyant. 
Il sait qu’il a confiance en son enfant, il sait que son enfant est important. Il le lui dit. « Je te fais confiance ». « Tu es important.e ».
Il sait qu’il doit croire son enfant, ses mots. Plus largement, il croit ses attitudes, ses gestes et ses paroles. Il croit et entend les ressentis de son enfant.
Il est un parent attentif aux attitudes corporelles de l’enfant, lesquelles parlent pour lui.
Si son enfant lui révèle des violences sexuelles dont il a été victime, il le croit immédiatement. Il se positionne toujours du côté de l’enfant peu importe le membre de la famille agresseur. Il sait qu’un enfant ne ment pas pour s’apporter des problèmes, détruire sa famille, l’un de ses parents ou par souhait de nuire mais au contraire souvent pour se sortir d’un problème. Il sait qu’il droit le protéger et a l’obligation d’agir en justice.
Lorsque l’enfant lui révèle les souffrances endurées, il lui dit « je te crois, ce n’est pas de ta faute, je suis heureux que tu m’aies parlé, je suis désolé que cela te soit arrivé, l’agresseur n’avait pas le droit, c’est interdit par la loi, je vais t’aider ».
Le parent prévenant sait qu’on ne questionne jamais l’attitude d’un enfant victime car le seul responsable est l’agresseur.
Le parent prévenant sait que si son enfant a été victime, c’est qu’il a été soumis à une stratégie qui utilise la peur et le silence pour le contraindre à agir et l’empêcher de parler.
Le parent prévenant prouve à son enfant qu’il peut lui parler de tout sujet car il le croit, car il croit en lui.
Porté par son amour respectueux, bienveillant et inconditionnel pour son enfant, le parent prévenant sait que son attitude, ses conduites, ses mots sont les armes puissantes qui permettent de lutter contre les violences sexuelles.