Réfléchir ensemble

Le décalottage forcé est une violence sexuelle : le témoignage de TA152

Il y  a quelques mois, nous avons publié un article sur le décalottage. Nous y expliquions pourquoi décalotter son petit garçon revenait à lui infliger une violence sexuelle et, à la suite de cet article, nous avons créé une page outil sur l’hygiène corporelle du petit garçon afin d’accompagner les parents pour ne pas qu’il pratique ce geste de violence qu’est le décalottage forcé.

Pour accompagner nos explications, nous avons reçu le témoignage de TA152 qui a bien voulu nous raconter les tentatives de décalottages forcés qu’il a subi d’un médecin scolaire. Il nous raconte aujourd’hui son histoire, son vécu en tant qu’adulte, les conséquences traumatiques de cette violence qu’on lui a fait subir et son militantisme pour que cesse cette violence sexuelle que tant de personnes infligent aux garçons dès leur plus jeune âge. 

Voici son témoignage :

Enfant et ado, je me concentrais pour avoir le pénis le plus minuscule possible pour échapper à la souffrance infligée par les médecins scolaires. Le médecin ayant des difficultés pour décalotter, l’acharnement sexuel et les pincements au pénis duraient.

Ils choisissaient une position extrêmement pénible sur la table, jambes pendantes dans le vide ajoutant de la pénibilité au niveau musculaire, ossature et empêchant de voir ce qu’il faisait.

Une multiplication de douleurs.
A chaque fois, je me suis senti sale et souillé, avec une énorme colère et tristesse intérieure.

J’ai été dénoncé par le médecin scolaire, et menacé que si je ne me débrouillais pas, on me circoncirait, et on m’as dit également que l’on peut « vivre » sans cette peau.

Je n’ai jamais eu d’explications de personne !

Je me suis fait dans l’urgence seul, la nuit à l’age de 16 ans 1 paraphimosis carabiné catastrophique, 30 minutes pour décalotter de force par moi même sous la menace future d’opération,

Mon phimosis s’est transformé en paraphimosis empêchant le retour veineux de mon sexe.

C’ était la première fois que je voyais cette curieuse forme qu ‘avait le gland !

Comme j’avais le gland qui devenait de plus en plus noir, mon rêve de connaître l’amour et d’avoir une femme avec un pénis nécrosé était irréalisable, plus la peine de prendre le bus pour me rendre à l’école ce matin là ,futur clos.

j’avais décidé que dès qu’il ferait plus clair, j’irais me pendre dans les bois près de la maison, puisque ma vie est devenue sans futur.

40 minutes de lutte acharnée pour tenter de remettre le prépuce en place dans d’intenses douleurs et de pleurs.

40 minutes après le sexe n’en pouvait plus,( il était devenu froid sombre et a dégonflé partiellement,) je suis parvenu alors à le repositionner.

je me suis encore fait un paraphimosis le lendemain, car la menace de circoncision était toujours active, reparaphimosis, repanique, recatastrophe en cours, le prépuce étant partiellement distendu de la veille, je suis parvenus au bout de 15 minutes de lutte acharnée à le repositionner.Par la suite cela s’est résorbé de sois même.

Etant désemparé de de cette situation de l’acharnement sexuel non justifié, non expliqué par les adultes sur un sexe sensible, dont j’étais satisfait, avec lequel je n’ai jamais eu de problèmes ni d’infection durant ces 16 ans,
je me suis dit que je ne pourrais plus vivre avec cette incompréhension d’obligation de décalotter à tout prix ( pourquoi? pour qui?) et des ces médecins payés par l’état pour torturer et pratiquer d’autorité et par surprise des attouchements sexuels douloureux sur des enfants sans défense .

Je me suis concentré à l’époque pour faire d’abord du déni, ensuite de l’amnésie traumatique, ce qui m’a permis de revivre normalement pendant 35 ans avec une méfiance profonde inconsciente pour le monde médical et en essayant de ne jamais consulter sauf pour mes enfants mais en interdisant tout contact entre pédiatre et mes enfants. Uniquement 1 seul médecin de famille. (j’ai eu 2 filles et pas de garçons , OUF!)

En 2012 vers la fin d’année, 35 ans après les événements, en faisant des recherches sur des visites médicales d’assurance vie, je suis tombé sur le même récit que moi visite médicale scolaire, des élèves Français à Montpellier .
J’ai eu instantanément une crise avec une impression, d’explosion, comme soulevé de terre et projeté 200m en arrière dans la boue. Cela porte le nom de « syndrome de stress post traumatique », vomir sans arrêt, ne plus savoir respirer, ne plus savoir se reprendre, être très mal en vigilance maximum , ne plus savoir manger ni dormir pendant trois jours.
Une énorme boule dans l’estomac.

Revoir en flash instantanément l’intérieur des salles d’examens médicaux, la lumière du soleil qui passe à travers les volets, la table de torture, l’odeur des sous vêtements des chaussettes des autres copains de classe…
la force de ce syndrome de stress post traumatique a été plus violent que à l’époque, car cela a concentré plusieurs visites médicales, tout mélangé avec les puissances de chaque événements additionnées, la dénonciation, la menace…

La vie avait perdu son sens et ne valait plus rien si l’état paie des médecins pour détruire des enfants, des jeunes, j’ai trop donné, j’étais au bout.
je me suis renseigné plusieurs semaines pour un suicide dans les conditions les plus douces les plus humaine, les plus calme et respectueuse. l’impact sur la famille et les conséquences aussi.
Mais sur internet, c’est un sujet tabou, partout des personnes essaient de convaincre de ne pas passer à l’acte, mais rien pour aider à disparaître définitivement.

J’ai démarré quelques recherches sur le phimosis et aussi voir si la médecine scolaire avait évolué, évaluer le sujet du phimosis, mais aussi de la détresse des garçons en matière de phimosis et d’ignorance sexuelle.
j’ai répondu a quelques jeunes pour les aider, il y avait aussi sur certains forums de fausses informations et des moqueries.
En voyant les réactions des jeunes après mon premier texte « phimosis se débrouiller tout seul » ( + de 33 000 lectures) j’ai pensé que je serais peut être plus utile pour les jeunes vivant que mort.

J’ai eu besoin pour mon sauvetage de l’aide de mes collègues, de mon épouse , de mes enfants mais aussi d’un psychiatre, une psy conventionnelle mais surtout une psy spécialisée dans les viols et les traumatismes.
Cette période au travail était catastrophique, avec des réunions d’entreprises dédoublées simultanément de scènes tristes des traumatismes, situation épuisante, heureusement mes collègues direct me donnaient de l’aide.
Toutes les nuits réveillé en colère à 4 h du matin en état épuisant d’hypervigilance.
Cela a déjà coûté plus de 1000 € en soins et 3 années de thérapie.
Durant 2 ans ma respiration était anormale, c’est la psychologue spécialisée dans les viols qui m’a débloqué cette respiration anormale ( une respiration très gênante de sanglot d’enfant lors d’inspirations profondes).

Parallèlement j’ai constitué une banque d’information rapide pour aide opérationnelle immédiate aux jeunes principalement pour phimosis, paraphimosis, frein, rupture de frein…
j’ai aidé en direct 3600 jeunes, 600 coaching anti phimosis mais aussi plus de 200 000 lectures des informations diffusées sur plusieurs forums, des contacts avec le japon, l’Italie, l’Angleterre, le canada pour des alternatives anti circoncision.
J’ai aidé également plusieurs mamans avec un texte récent: comment grandit sexuellement un petit garçon, il se trouve ici :

Avec ce texte, on sauve des enfants!

Je me suis rendu compte de l’ignorance des médecins ( chaque fois que j’en voyais un j’avais quelque questions sur le phimosis, le prépuce) mais aussi sur la méconnaissance des jeunes en matière sexuelle, l’impact du porno américain qui fausse la vue de normalité chez nos jeunes, leurs inquiétudes, leurs masturbations inadaptées qui blessent parfois, l’absence d’information y compris au niveau des cours d’éducation sexuelles orientée conception, contraception, et oubliant la santé sexuelle des garçons.

les garçons : 1 sur 80 reçoit des explications de son père, les filles presque toutes ont des renseignements de leur mère au moment de l’apparition de leur premières règles.

Pour les garçons, il me fallait un outil performant, une brochure de prévention et d »éducation sexuelle masculine.
La brochure avait demandé 2500 heures de travail, et m’a valu 1 semaine de repos pour burn-out d’épuisement: le travail, les obligations familiales, les réponses aux jeunes, le coaching anti phimosis aux jeunes, les réponses aux mamans et la rédaction/ dessins de la brochure, c’était de trop

La brochure d’éducation sexuelle sur le sujet:

http://phimosis-abc.eu/

Tout le monde peut l’utiliser, la copier la traduire, utiliser des parties…

Concernant la torture sexuelle et destruction psychologique des garçons « tu n’est pas normal, tu ne sauras pas avoir de relation sexuelle », les dernières dont j’ai connaissance: 2013 en Belgique (médecine scolaire avec position de torture et torture sur le gland), fin 2015 en France ( médecin scolaire avec position de torture) , déchirure de prépuce d’enfant en France par une pédiatre ignorante, en 2016.
C’est la partie émergée de l’iceberg.

Il faut interdire les décalottages forcés effectué par une autre personne que le mineur lui même.

Il faut absolument faire passer des lois afin de correctionnaliser ce geste pour protéger les jeunes.

Pour ceux qui me lisent et qui ont été circoncis sans leur consentement avec tout les dégâts physiques, sexuels, et psychologiques, sachez qu’il y a une alternative : une restauration.

Vous pouvez avoir de l’aide sur « droit au corps » « stop circoncision » et « nouvelle peau@free.fr »

***

Un grand merci à TA152 pour la transmission de ce témoignage précieux et le courage dont il fait preuve aujourd’hui pour dénoncer cette violence sexuelle dont sont victimes trop de garçons.

Prévenir, c’est comprendre. Prévenir, c’est dire.

Laisser un commentaire